Ma 6000D 2015
Le vendredi 24 Juillet nous voilà parti avec Manu et Jean-Pierre en direction d'Aime village en dessous de la Plagne et qui accueille la célèbre course la 6000D.
Manu (le chamois) reste prudent et s'est inscrit sur la 6D Lacs 27km 1600D+, mais au dernier moment si l'organisation avait voulu, il aurait bien basculé sur l'épreuve reine.
La 6000D est une des pionnières de la course en montagne, première édition en 1990. Autrefois la 6000D c'était près de 110 km et 6 000 m de dénivelé positif d'où le nom de l'épreuve. Aujourd'hui on se contentera de 63km et 4000mD+.
En gros l'épreuve se résume par : Tu montes au glacier tout là-haut et pis tu redescends.
Arrivé à Aime en fin d'après-midi, nous récupérons nos dossards, petit tour des exposants, il n'y a pas grand monde l'orage qui est passé juste avant à fait fuir les coureurs, certains exposants ont même fermé boutique!
On décide donc de retourner à l'hôtel qui se trouve à Moutiers (10mn de voiture), pose des bagages et nous partons à la recherche d'un petit resto histoire de manger le célèbre plat de pâte "veille de course".
Retour à l'hôtel et direction dodo, car même si le départ n'est pas très tôt (6h) il faut faire le plein de sommeil. Le sommeil sera d'ailleurs dur à trouver car un orage violent éclate et durera une bonne partie de la nuit et puis parce que c'est mon premier trail en montagne et que j'ai les "miquettes"!
4h30, le réveil sonne. On avale tous un petit bol de thé et quelques gâteaux secs, merci Manu pour la bouilloire!
On s'équipe : Pour moi ce sera Chaussure Brooks Adrenaline ASR, Short Kalenji, T-Shirt du club, sac Salomon S-Lab 12L, visière et paire de bâton.
Côté ravitaillement, la journée s'annonce chaude, je remplie la poche à eau à moitié avec de l'eau, devant une gourde souple avec de l'eau et l'autre avec la préparation GU Brew Electrolyte + Glucide goût thé citron. Pour le "manger", je pars avec quelques pâtes de fruit et barre d'amande PUNCH POWER et c'est tout.
Arrivé sur place nous prenons quelques photos.
Monsieur Yoann Stuck qui joue la victoire
Puis nous nous insérons dans la foule qui commence à être bien dense
Nous attendons patiemment le départ. 5 minutes avant le coup de pistolet le speaker prend la parole mais nous ne comprenons pas vraiment ce qu'il dit à part que le départ risque d'être reporter. Nous voyons les organisateurs s'agiter sur la ligne mais nous ne savons pas pourquoi. Manu qui était resté pour voir le départ part à la pêche au info: résultat l'orage de la nuit à endommagé le téléphérique qui monte au glacier, résultat impossible d'acheminer en haut le ravitaillement et les secours. Nous attendons encore 20 minutes et la décision est prise de donner le départ sans savoir s'il sera possible de monter jusqu'au glacier.
Pan!
C'est parti, et il ne faut pas longtemps à Jean-Pierre pour s'échapper, en fait il faudra 500mètres. Je le laisse partir car je souhaite rester prudent je n'ai aucune idée de ce que je vaut sur ce genre de course, je suis un novice.
Le départ se fait en descente puis un replat avant d'attaquer la montée sur le village de Longefoy. Le chemin est plutôt large et malgré la foule le dépassement est possible. Je ne sors d'ailleurs pas tout de suite les bâtons histoire de pouvoir me faufiler plus facilement.
On continue la montée jusqu'au village de Plagne-Montalbert par un chemin dans les bois, petite descente avant d'attaquer la piste de bobsleigh!
Grand moment, cette montée par la piste de bobsleigh reste un bon souvenir, la foule qui nous encourage sur le côté. Top!
Encore mieux nous apprenons à la sortie de la piste que nous pourrons montée au glacier!
Passé ce moment d'euphorie ,la côte qui suit pour remonter sur la Plagne 2000 est un peu moins top. Je sors les bâtons et on n'avance tous au pas les uns derrière les autres sur une monotrace.
Petite descente sur la Plagne Centre et voici le premier ravito:
nous sommes au kilomètres 19, 2h40 de course, je pointe à la 411ème place.
Ravitaillement express, je recharge une gourde souple, prend deux trois morceaux de bananes, pâtes de fruit, un verre de coca et je repars. Tout en finissant de manger et d'avancer j'en profite pour regarder sur mon téléphone le suivi de la course pour voir si JP est loin devant, passage en 2h29. En plus connaissant le bougre il n'a pas dû s'arrêter bien longtemps.
Prochain objectif: Roche de Mio
La montée se fait par un chemin bien large, en fait c'est une piste de ski. Quelques passages sympa comme ce petit lac ou une une monotrace sur une crête mais dans l'ensemble cette partie du parcours n'est pas la plus jolie.
Le passage à la Roche de Mio est plûtot sympa car la foule y est nombreuses et bruyante. J'ai l'impression "toute relative" d'une arrivée au sommet sur le tour de France.
KM26 - 3h56 - 354ème
S'en suit une petite descente sur le col de la Chiaupe, lieu où nous repasserons tout à l'heure après avoir grimper sur le glacier. Ravitaillement rapide, je n'ai pas besoin de recharger les gourdes, un verre de coca deux Tucs et on attaque le glacier.
Les 500 premiers mètres sont en pente raisonnable, la fin de la montée est tout simplement un mur de pierre.J'avance au pas, les cuisses brûlent, j'appuie comme un malade sur les bâtons, j'ai même peur de les casser.
Heureusement ça ne dure pas trop longtemps
Passage au sommet KM 31 - 4h52 - 295ème
Le paysage est lunaire, une des rares années où il n'y a absolument pas de neige :
Un ravitaillement est posé au sommet, je prends juste un verre de coca et je ne m'attarde pas, on est tout de même à 3050m d'altitude et malgré le coup de chauffe de la montée je sens qu'il ne fait pas chaud chaud. Un autre effet de l'altitude je sens comme une pression dans le crâne qui est dû je pense au manque d'oxygène. De toute façon une fois en haut on redescends tout de suite direction le col de la Chiaupe.
La descente se fait dans les pierriers, le % de pente est costaud c'est donc bien casse-gueule. Je fais attention à la pose du pied et j'essaie d'être relâché au maximum et tout se déroule bien.
Je fais une bonne pause au col de la Chiaupe et en profites pour discuter avec mon voisinage. Je repars serein, plutôt en bonne forme malgré cette montée interminable.
La descente qui suit est sympathique, pas trop abrupte, on est à flanc de montagne. Il y a même quelques petits coup de cul.
KM39 - Chalet du Carroley - 6h02 - 286ème
Après ce chalet au bord d'un jolie lac, une montée se présente pour rejoindre le col de l'Arpette. Je commence à monter et double quelques coureurs qui ont l'air de peiner un peu. Les organismes commencent à être fatigués. Je monte en rythme avec les bâtons.
A partir du col (KM41), ce n'est que de la descente jusqu'à Plagne Bellecôte. Il y a pas mal de monde car cette partie est commune avec la 6D Lacs, heureusement le chemin est large, on finit même avant le ravitaillement par une large piste de ski, pas super agréable d'ailleurs.
KM44 - Plagne Bellecôte - 6h51 - 267ème
Au ravitaillement, je croise Manu qui casse la croûte, il a fini sa 6D Lacs, pris sa douche et vient se restaurer. ça me fait du bien de lui parler mais je repars vite car la route est encore longue.
La suite est un chemin en faut plat parfois montant parfois descendant pendant quelques kilomètres, dur dur de relancer sur cette partie, je sens que les jambes sont lourdes mais je sers les dents.
On attaque ensuite la descente dans les bois, je me "tire la bourre" avec un autre coureur, on se tire l'un l'autre. Cette partie est super agréable.
KM54 - Montchavin - 7h51 - 261ème
On traverse le village, ravitaillement express: coca, banane et quelques abricots secs. Après Montchavin, la pente s’atténue, on descends toujours mais plus à flanc de montagne, il y a parfois quelques relances à faire pas évidente. Je double pas mal de monde, certains ont l'air vraiment "cramé". Enfin on déboule sur une piste cyclable qui longe la rivière, ça sent le bon bout. La piste est quand même un peu longue mais j'arrive à garder une bonne foulée.
Petite remontée de 500m sur le village. La traversée est un super moment, il y a du monde, il fait beau les gens sont en terrasse et nous applaudissent et puis ça sent bon l'arrivée!!!!
Arrivée - 8h55mn36s - 236ème
L'ami Jean-Pierre a fait une super course, il arrive en 8h14 à la 115ème position, rien d'étonnant.
Bilan:
Sur la course en elle-même, côté organisation, rien à dire on sent les années, la machine est bien rodée. Côté chemin, certains passages sont super agréable (piste bobsleigh, montée au glacier, descente en sous-bois) mais d'autres moins, on emprunte quand même pas mal de piste de ski et le village de La Plagne n'est pas des plus typiques.
Pour ma part, pour une première course en montagne, je suis plutôt satisfait de ma course, j'ai pris du plaisir de bout en bout pas de gros coup de mou, pas de bobo.
Prochain objectif: Endurance Trail des Templiers!
